Alex Boissonneault «regrette» et veut tourner la page (2025)

Sans surprise, l’annonce officielle d’Alex Boissonneault comme candidat péquiste dans l’élection partielle d’Arthabaska a été ombragée par son passé, mis en relief par le chef conservateur Éric Duhaime. Le sujet était omniprésent lors de la période de questions.

En 2001, en marge du Sommet des Amériques de Québec, M. Boissonneault, qui avait alors 22 ans, a été arrêté en compagnie de six autres activistes du groupe altermondialiste Germinal.

Ils planifiaient s’en prendre à la clôture ceinturant la rencontre internationale et transportaient «cagoules, bâtons de baseball, boucliers, lance-pierres et du matériel militaire, soit des bombes fumigènes, des masques à gaz et des billes d’acier», selon les articles de presse de l’époque.

Fruit du complot qui a finalement avorté, Alex Boissonneault a été préventivement privé de liberté 41 jours, avant d’être condamné à une peine dans la communauté. Il a officiellement obtenu son pardon en 2011.

Le candidat péquiste, qui «savait que ça s’en venait», veut désormais tourner la page sur l’épisode qu’il jure aujourd’hui regretter, désireux de prouver le cheminement qu’il a fait depuis 25 ans.

«L’idée, c’est de passer par-dessus ça, de commencer la campagne, puis de parler des propositions qui sont importantes pour le monde d’ici», a résumé M. Boissonneault, après avoir répété «regretter» ses gestes en réponse aux nombreuses questions sur son implication dans Germinal.

«Effectivement, il y a quelque chose qui s’est passé. C’était une mauvaise décision, je le reconnais [...] Après ça, je pense que mon parcours témoigne du fait que j’ai mené une vie qui a été propre», a-t-il plaidé, particulièrement ému en relatant l’impact de cette histoire sur ses proches.

Il a confiance que les électeurs d’Arthabaska pourront passer au-delà de cette histoire, confiant que celle-ci ne nuira pas à ses chances d’être élu.

À lire aussi

PSPP dénonce les «attaques» de Duhaime sur le passé d’Alex Boissonneault

Son chef, Paul St-Pierre-Plamondon, a affirmé qu’il était hors de question de «canceller» M. Boissonneault «pour une faute» faite dans sa jeune vingtaine.

Tout en jurant vouloir faire une campagne d’idées, le chef conservateur n’a pas voulu mettre derrière lui le passé de son adversaire.

«Ce n’est pas à moi de décider. C’est aux électeurs de choisir à partir de maintenant», a-t-il commenté en mêlée de presse. «Mais ce dont je me réjouis, encore une fois, c’est le fait que la population le sait maintenant.»

Choix rapide, mais dans les règles de l’art

Celui qui dirigeait jusqu’au 9 mai dernier l’émission matinale Première heure, diffusée à ICI Québec, a profité de l’annonce de sa candidature pour défendre sa décision de passer du journalisme à la politique.

Il assure que même si la décision a été «rapide», tout a été fait en bonne et due forme.

Faisant le fil des événements, M. Boissonneault a expliqué avoir été approché par Paul St-Pierre-Plamondon il y a environ trois semaines, mais avoir refusé l’offre. Le chef du Part québécois (PQ) serait revenu à la charge le 8 mai dernier, essuyant un second refus du journaliste vedette.

Alex Boissonneault «regrette» et veut tourner la page (2)

Il affirme avoir finalement changé d’avis le samedi suivant, fruit de sa réflexion. Dès lors, il aurait pris congé de son émission du lundi, jour où il a annoncé à ses patrons son saut vers la politique.

«Dès que j’ai su que mon cœur avait fait son choix [...] j’ai suivi la démarche Radio-Canadienne, en bonne et due forme, pour quitter les ondes», a assuré celui qui a couvert l’Assemblée nationale pendant six ans.

Il a parlé d’une décision «déchirante», autant pour ses auditeurs que pour son équipe. Mais quand «il y a un petit quelque chose qu’on sent à l’intérieur [...] il faut agir vite», a-t-il expliqué, convenant que son nouvel emploi n’était pas celui «du confort et de l’indifférence».

M. Boissonneault a toujours un lien professionnel avec la société d’État, mais il entamera bientôt un congé sans solde. Et même en cas de défaite, il exclut l’idée de retourner en ondes de sitôt.

«Gars de la place»

L’ancien journaliste compte beaucoup sur ses liens avec le comté d’Arthabaska pour s’y faire élire.

Natif du village de Saint-Ferdinand, tout au sud de la circonscription, il insiste sur ses racines locales pour affirmer qu’il est le bon candidat pour représenter les électeurs.

À voir aussi

La caricature de Côté|Alex Boissonneault, un candidat «explosif»

Ses amis et sa famille habitent toujours le coin, où il possède une terre qu’il espère un jour exploiter. Le curé du village l’appelle même chaque année pour lui souhaiter bonne fête, a-t-il illustré.

Éric Duhaime souligne pour sa part que «ça fait plusieurs années qu’il n’habite plus dans la région», ce à quoi le PQ rétorque que le chef conservateur est «parachuté», son domicile étant à Laval.

Autant M. Boissonneault que M. Duhaime s’engagent à déménager dans Arthabaska s’ils sont élus. Mais en cas de défaite, seul le candidat péquiste a promis de s’y représenter lors des élections générales de 2026.

Le «centre droit» du PQ

En annonçant sa candidature, Alex Boissonneault a affirmé vouloir représenter le «centre droit» au sein de la coalition qu’il souhaite voir au Parti québécois.

Il estime que c’est particulièrement nécessaire compte tenu du «déficit scandaleux» du gouvernement Legault. «Décoter le Québec, ce n’est pas arrivé depuis 1993!» s’est indigné le politicien.

Alex Boissonneault «regrette» et veut tourner la page (4)

Le représentant du PQ pour l’élection partielle a aussi souhaité «un gouvernement plus efficace» pour que «les contribuables en aient davantage pour leur argent».

«Le contrat social au Québec est remis en question, s’est inquiété M. Boissonneault. On paye le quart de notre rémunération en impôt, parfois plus, et on a de la misère à voir un médecin», a-t-il donné en exemple.

Il s’en est aussi pris au bilan du gouvernement Legault en matière de petite enfance et de logement, ce qu’il considère comme «le pire échec générationnel» du Québec.

Indépendantiste «dans le fond de lui» depuis toujours, le nouveau candidat affirme la démarche référendaire de son chef, qui promet de sonder les Québécois sur la question nationale dès l’élection d’un gouvernement péquiste.

Alex Boissonneault juge que les Québécois en auraient plus pour leur argent dans un Québec souverain.

La date de l’élection partielle d’Arthabaska n’est pas encore déterminée. Le premier ministre Legault a jusqu’au mois de septembre pour la déclencher.

Aux élections de 2022, le PQ avait fini troisième dans la circonscription avec 4500 voix, derrière le caquiste Eric Lefebvre (23 447 voix) et le Parti conservateur (11 187 voix).

Alex Boissonneault «regrette» et veut tourner la page (2025)
Top Articles
Latest Posts
Recommended Articles
Article information

Author: Pres. Lawanda Wiegand

Last Updated:

Views: 6169

Rating: 4 / 5 (71 voted)

Reviews: 86% of readers found this page helpful

Author information

Name: Pres. Lawanda Wiegand

Birthday: 1993-01-10

Address: Suite 391 6963 Ullrich Shore, Bellefort, WI 01350-7893

Phone: +6806610432415

Job: Dynamic Manufacturing Assistant

Hobby: amateur radio, Taekwondo, Wood carving, Parkour, Skateboarding, Running, Rafting

Introduction: My name is Pres. Lawanda Wiegand, I am a inquisitive, helpful, glamorous, cheerful, open, clever, innocent person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.